Le terme cosplay (ou kosupure en japonais) est la contraction des mots anglais costume et play (« jouer »). Il s'agit d'un loisir et d'une forme d'expression artistique consistant à incarner un personnage de fiction en imitant son costume, sa coiffure (souvent avec une perruque) et son maquillage.
Les personnages incarnés proviennent généralement d'univers variés : mangas, animes, bandes dessinées (comics), jeux vidéo, films, séries télévisées, science-fiction, fantasy ou encore groupes de musique.
Bien que l'idée de se déguiser en personnages fictifs remonte aux États-Unis — avec notamment Forrest J. Ackerman à la première World Science Fiction Convention (Worldcon) en 1939 — c'est au Japon que le terme cosplay a été inventé.
Le mot a été créé par Nobuyuki Takahashi en 1984 après qu'il ait assisté au Worldcon à Los Angeles. Il invente un nouveau mot, car le terme anglais masquerade se traduisait en japonais par « costume aristocratique », ce qui ne correspondait pas à son expérience.
Au Japon, la pratique prend véritablement son essor dans les années 1980 et 1990, portée par le développement de la culture otaku. La popularité du cosplay s'est ensuite étendue mondialement grâce à la globalisation culturelle.
Aujourd'hui, le cosplay au Japon est souvent considéré comme une référence mondiale en matière de précision esthétique, de créativité et de qualité.
Contrairement à la pratique en Occident, qui valorise souvent la compétition et la performance scénique, le cosplay japonais met l'accent sur la fidélité visuelle et la ressemblance avec le personnage. Les pratiquants investissent beaucoup de temps dans la conception, la couture et la peinture des costumes, considérant leur travail comme une œuvre d'art.
Le roleplay est primordial : un bon cosplayer japonais ne fait pas qu’enfiler un vêtement, il adopte la gestuelle, la voix, les expressions faciales et même l’aura du personnage. Cette immersion totale confère au cosplay japonais sa réputation d’excellence.
Dans une société japonaise où l’uniforme est omniprésent (école, entreprise), le port du costume de cosplay peut devenir un acte subversif ou une forme d’émancipation. Pour certains, c’est une manière de s’affranchir des règles sociales strictes en cultivant une identité fondée sur la créativité et l’imaginaire.
Le cosplay est fréquent et largement accepté dans des zones spécifiques de Tokyo, notamment Harajuku (symbole de la mode alternative) et Akihabara (le « paradis des otakus »). On en trouve également à Ikebukuro ou Nipponbashi à Osaka.
Le Japon dispose également d’un marché florissant de costumes prêts-à-porter, d’accessoires et de perruques.
Le cosplay est aujourd’hui une sous-culture internationale dotée de ses propres normes, pratiques et communautés.
Le cosplay est avant tout une activité sociale. Les conventions comme le ComicCon, la Japan Expo ou l’Otakuthon permettent aux fans de se rencontrer et d’échanger.
Le costume peut servir de « bouclier matériel » facilitant les interactions sociales, notamment pour les personnes introverties. Les plateformes comme Instagram, Facebook et les forums spécialisés favorisent le partage d’expériences et la cohésion de la communauté.
Le crossplay combine cross-dressing et cosplay : le cosplayer incarne un personnage du sexe opposé. Courant et accepté, il vise avant tout la crédibilité du rôle plutôt qu’une affirmation de genre.
Les conventions de cosplay sont des espaces inclusifs permettant l’exploration de l’identité et de l’expression de genre. Pour les personnes issues de la diversité des genres (DG), le cosplay offre un moyen d’affirmation et d’euphorie de genre.
Les compétences acquises (maquillage, perruques, chestbinders) peuvent même servir à l’affirmation identitaire dans la vie quotidienne.
Le cosplay est une activité passionnante mais coûteuse, demandant du temps et des ressources. La majorité des cosplayers le pratiquent comme un hobby, mais certains en font une activité rémunérée :
La publication de photos de cosplay peut soulever des questions juridiques liées aux droits d’auteur, notamment si elle génère des revenus. Cependant, ces pratiques sont souvent tolérées par les ayants droit. Le gouvernement japonais travaille à clarifier ce cadre légal.
Le cosplay est un art vivant et un phénomène mondial ancré dans la culture pop japonaise. Il allie créativité, développement personnel, exploration identitaire et esprit communautaire, faisant de lui bien plus qu’un simple déguisement — un véritable art de la transformation.
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